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Eva Evrard

Auteur : Ann Hindry.
Descriptif 

: 19,5 x 27 cm, 128 pages, broché.
Langues : français, anglais.
Parution novembre 2018.
Isbn : 978-2-35864-113-5.
Prix public : 28€.

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L’œuvre d’Eva Evrard n’est pas facile d’accès. D’emblée, par la prédominance de sa blancheur, par la rigueur de sa forme, par ses architectures dépouillées, elle met à distance celui qui la regarde. Elle intime de faire silence, plutôt que d’exiger. Et si l’on accepte de se dénuder soi-même, si l’on accepte d’être aussi vulnérable et fragile que l’œuvre elle-même, alors elle révèle une profonde complexité, celle du corps – social, politique, amoureux – celle de l’absence de ce corps, de la pensée, de la vie ; celle aussi de la lutte de ce corps pour exister, envers et contre tout, de se dire, de ne pas disparaître.
Sous l’apparence sage et fragile du papier, sous l’écriture fine et les gestes précis, voilà donc ce qui se trame. Un conflit permanent, et pourtant presque invisible par son minimalisme ; une violence inouïe, et cependant presque inaudible, comme toutes ces bouches ouvertes, figées dans les murs, et dont pas un son, pas une parole, ne jaillit. Ce qui se joue, dans chaque œuvre, et par un jeu subtil de correspondances entre elles, c’est l’histoire contemporaine de notre monde, et des corps qui sont pris dans ses rouages ; c’est la menace existentielle d’une possible et totale disparition ; c’est de devenir traces, ossements fossilisés, monuments hermétiques d’une humanité perdue, reproduits à l’échelle.
Pour comprendre cette œuvre, son rapport au livre et sa polysémie formelle, il faut revenir en arrière, dans le creuset du 20e siècle où se dessinent, presque en miroir l’un de l’autre, deux grands courants artistiques, particulièrement dans les années 60 et 70 : d’une part, le développement de l’art conceptuel américain de John Barry à Lawrence Weiner, et sa fascination pour le mot imprimé, l’espace négatif ; et d’autre part le renouveau du courant Arts & Crafts qui, avec des artistes comme Louise Bourgeois, recycle des pratiques d’arts considérés à l’époque comme mineurs (tissage, céramique, etc.) pour développer un propos artistique.
Hadelin Feront

Publié avec le soutien de Frank Lloyd Wright Estate et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

SEMAINE 23.18 (no. 422) | Dominique Blais, Extérieur, jour | Pile-Pont Expo, Espace d’art contemporain, Saint-Gervais-les-Bains

 

Artiste multimédia, expérimentateur privilégiant le son et la lumière, Dominique Blais pense toujours ses créations en dialogue avec le lieu qu’il investit. Pile-Pont Expo, lieu exceptionnel pour son espace et la prouesse architecturale qu’il démontre, véritable « cathédrale de béton », devient alors lieu d’expérience artistique. Pour Pile-Pont Expo cet été, Dominique Blais propose de créer une œuvre faisant dialoguer l’environnement
extérieur et l’atmosphère intérieure. Dans une installation englobante, sonore et lumineuse, il souligne les aspects particuliers de ce lieu : l’aspect froid et massif du béton qui le constitue, l’aspect doux et chaleureux de la lumière qui le traverse avec des variations d’intensité au fil des heures et des saisons, l’aspect sonore, entêtant et omniprésent, mais qui sait aussi se faire oublier, du torrent qui s’agite en contrebas du ravin et de l’agitation sonore qui entoure le lieu. De tous ces éléments, Dominique Blais crée une œuvre aux multiples facettes invitant à la déambulation et à la contemplation.
Emma Legrand, commissaire de l’exposition

Semaine n°422, revue hebdomadaire pour l’art contemporain
Auteur : Anne-Lou Vicente
Parution vendredi 08.06.2018

Édition papier, 16 pages, 4 € COMMANDER
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