JJ PEET, Sorcery Scanner : Waiting room

Du 2 au 31 juillet 2018
Vernissage 1er juillet de 16h à 21h
Performance le 5 juillet à 21h30
Commissariat : Laura Morsch-Kihn

galerie quatre
67, rue du quatre septembre
13200 Arles
contact : Laurent Bourderon
06 09 75 36 50
galeriequatre@immediats.fr
www.immediats.fr
 
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Sorcery Scanner : Waiting room à la galerie quatre, est la première exposition personnelle de JJ Peet en France et également la première consacrée à son double, Sorcery Scanner.  
L’exposition s’inscrit dans le parcours « Un été Arlésien » des Rencontres de la Photographie, Arles. Production : Galerie quatre, OVNI.

Amsterdam, novembre 2017.

Nous sommes dans l’arrondissement Oud West, le long du canal Kostverlorenvaart. La nuit tombe. L’obscurité commence à se confondre avec Sorcery Scanner, un corps vêtu d’un long manteau noir, aux éclats de miroirs et au visage anonyme. Il se déplace rapidement, balayant d’un regard, périphérique, l’environnement immédiat, au rythme de 100 images par seconde. Il est à la recherche de ce qu’il nomme des Times collectors, les dispositifs optiques de sécurité essaimé dans l’espace public. Et, les appareils photos & vidéos, individuels, qui, à l’ère numérique, se sont mués en instruments d’auto-contrôle et d’auto-surveillance tout en modifiant l’usage de nos sens et de notre mémoire car pour Sorcery Scanner ils “ prennent en charge ces moments dont on ne sait plus se souvenir, que l’on peut simplement voir à travers une image ou un écran “. Sorcery Scanner est en action. Il porte sur son dos un gros sac noir contenant, certainement, quelques unes de ses prises d’otages. Soudainement, il traverse la route et entre au rez-de-chaussée d’un immeuble. Il sort son outil d’observation Eyeball1, un globe oculaire, démesuré, fait main, à partir de terre et de feu. Le lance au sol. Il roule, bruyamment sur quelques mètres, avant de tournoyer sur lui-même et de se stopper net face à une assemblée de témoins. Le silence tombe. La lumière s’éteint. La voie est libre. Il franchit la porte et pénètre l’espace en trainant au sol un appareil photo puis le laisse glisser jusqu’à ce qu’il se heurte à un mur.

Le rituel commence.
Avec ses mains agiles, vecteurs de l’action, recouvertes d’une paire de gants rose-noir délavés, usés et gravés de deux symboles : un X et un cercle, il sort de son sac une petite toile de jute. La dispose au sol et y installe soigneusement ses objets d’action : un émetteur radio cibi, une Proxy Cup2 et une guillotine portative. Seule sa petite lumière inactinique, frontale, de couleur rouge, éclaire l’action. Il arpente la salle portant d’une seule main son Eyeball. Il l’approche devant chaque visage pour y transmettre une vision sensible et un regard bienveillant. Il chasse « l’œil du pouvoir » (Michel Foucault). Cet organe optique de contrôle et de surveillance. Puis de sa poche, Sorcery Scanner sort une petite planche à dessin métallique, scrute de son regard l’assemblée. Et, transmet ses sensations à même le papier, telle la production d’une preuve en direct. Son dessin achevé, il attrape le time capture par sa courroie, enlève l’objectif, le jette brutalement alors que délicatement il en retire son miroir pour le glisser dans sa poche. Sa guillotine vrombis. En moins de trois secondes, un genou à terre, il tranche le boitier photographique en deux. Dans l’assemblée, une femme prend des photographies avec son téléphone portable. Il s’avance vers elle, lui arrache des mains et lui tend délicatement, en échange, une Proxy Cup. Une tasse faite main à partir de terre et de feu. Sa fonction est de produire des connexions entre Sorcery Scanner, la nature et le regardeur. Créant ainsi des craquements dans le cycle naturel des phénomènes où se glisse la magie. Tandis qu’il découpe le téléphone portable, la fréquence de la radio cibi s’agite. Le temps s’accélère. Il réunit les morceaux de Time collector destinés à une collection. Ils seront recyclés pour construire des objets optiques incapable de capturer le temps. Sorcery Scanner disparaît comme par magie.
L’action aura duré 18 min.

Arles, juillet 2018.
Sorcery Scanner a rejoint un univers, indépendant, sans images enregistrées, disposant d’un langage codé et habité par ses outils de survie, de perception et de mémoire. Ici le temps est latent, propice à la lenteur, au faire, et à la contemplation. Cette anti-chambre, noire, se situe entre le visible et l’invisible, l’attente et l’action, le réel et l’anticipation. Ce monde parallèle, à la fois mystérieux et magique, situé sous la surface de notre monde contemporain, surexposé et transparent, se nomme Waiting room.

Laura Morsch-Kihn, commissaire de l’exposition.

1 Eyeball est un outil dont la fonction permet l’observation de notre univers et de se déplacer de lieu en lieu, de moment en moment, d’un temps à l’autre.
2 Proxy Cup est le transfert d’une forme de vie dans une vaisselle.

BIOGRAPHIES

JJ PEET
Vit et travaille actuellement sur Terre

Le travail de JJ PEET prend forme à travers une multitude de processus utilisant le dessin, la vidéo, la céramique, la peinture, la sculpture et tout autre matériel disponible pour la construction d’un récit en cours. Sa conscience aiguë des histoires spécifiques à chaque médium et de leurs hiérarchies implicites joue également un rôle dans son travail lui permettant de commenter l’actualité avec un intérêt pour les questions de classe et de pouvoir. Le travail de JJ PEET est unique dans sa capacité à pouvoir construire un travail complexe et conceptuel alliant aptitude technique et sensibilité esthétique.
Ses expositions monographiques récentes incluent l’Université de Californie, Berkeley Art Museum et Pacific Film Archive, Berkeley, Californie (2017) / Anthony Meier Beaux-Arts, San Francisco, Californie (2017) / Rose Art Museum, Waltham, MA (2016) / Club des Arts de Chicago, Chicago, IL (2016) / The Contemporary Austin, Austin, TX (2015) / On Stellar Rays, New York, NY (2015, 2012, 2010, 2009).
Le travail de PEET a été publié à travers de nombreuses revues telles que Artforum, Bomb, Modern Painters et Purple.
JJ PEET a reçu son MFA de l’École d’Art, Université de Yale en 2006 et son BFA, University of Minnesota en 1999. Il enseigne à l’Université Columbia et à la 92nd Street Y à New York.
www.jjpeet.tv

Laura Morsch-Kihn
Vit à Arles. Travaille à Arles et Marseille

Laura Morsch-Kihn est curateur indépendante et artiste-éditrice. L’esthétique de la périphérie, des sous-cultures, le travail, l’interaction, la précarité et les démarches contextuelles font partie de ses champs d’investigation. Après avoir été attachée des expositions et des événements pour la galerie du jour agnès b. (2007-2014), elle mène différents projets artistiques et curatoriaux autour de l’édition alternative: Le nouvel esprit de vandalisme (2014-), Printing on fire (co-fondatrice 2015-), Rebel Rebel zine (2015-). edition précaire, (2016-). En 2015, elle fonde avec le Fonds Régional d’Art Contemporain Provence-Alpes-Côte d’Azur de Marseille le salon Rebel Rebel: fanzine art & culture. En 2017, elle co-fonde l’organisation artistique et culturelle sans but lucratif OVNI.
Ses actions curatoriales incluent les résidence contextuelles de recherche et création Publication Rebel Rebel  (Marseille, 2016-…) et Interagir avec la ville (Marseille, 2016-…), le projet Copie machine : zone de reprographie temporaire ( PLOT HR, ESADhAR, Rouen, 2017). Les expositions de Pat McCarthy Brick by brick (FRAC PACA Marseille, 2016), Saeio, Phases (FRAC PACA Marseille, 2016), Fields Effects (Rencontres d’Arles, 2015), Seine Saint-Denis style (Cité des Arts de Montmartre, 2015) … et les programmes Air Pariétal (Festival Welcome to caveland ! 2016) et Le rire, le jeu, la dérision, le rock, la mort… ou l’esthétique de l’adolescence (Musée d’art contemporain Les Abattoirs, 2015). 
Laura Morsch-Kihn a obtenu une maîtrise en Arts Plastiques et un master en Théorie et en histoire de l’art et de la photographie, Université Paris 8, où elle a étudié avec le théoricien Jean-Claude Moineau.
Elle est membre de C-E-A et de l’unité de recherche EDITH de l’ESADhaR. www.lauramorschkihn.wordpress.com

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 JJ Peet, Sorcery Scanner Waiting room
From 2 to 31 july 2018
Openning 1st july from 16h to 21h
Action: 5 july at 21h30
CURATOR: Laura Morsch-Kihn

Sorcery Scanner: Waiting room curator Laura Morsch-Kihn at galerie quatre is the first solo show of JJ Peet’s in France and also the first devoted to his double Sorcery Scanner. The exhibition is part of the «Un été Arlésien» of the Rencontres de la Photographie, Arles. Production : Galerie quatre, OVNI.

Amsterdam, November 2017

We are in the district of Oud West, alongside the Kostverlorenvaart canal.
Night is falling. The obscurity starts to fuse with Sorcery Scanner, a body dressed in a long black mirror-shard coat and an anonymous face. He moves quickly, scanning the immediate surroundings with a lateral eye, at the rhythm of 100 images a second. He is looking for what he calls Time Collectors, optical security devices scattered in public space.
Personal cameras and camcorders as well, which have mutated into self-control and self-surveillance tools in the digital age, while altering the use of our senses and memory because, for Sorcery Scanner “they take into account these moments that we no longer know how to recall, that one can only see through an image or a screen”.

Sorcery Scanner is in action.
He carries on his back a big black bag certainly containing some of his collected hostages.
Suddenly, he crosses the street and enters a building’s ground floor. He takes out his oversized handmade observation tool, the Eyeball an ocular globe built from soil and fire. Throws it on the ground. The tool loudly rolls across a few meters before spinning around itself and stopping itself, abruptly, faced by an assembly of witnesses.The silence falls.The light turns off. The way is clear. He crosses the door and penetrates a space while dragging a camera on the floor and then lets it slide until it hits the wall.

The ritual may start.
His hands are nimble, the vectors of the action, covered with faded rose-black gloves, used and engraved with two sym- bols, an X and a circle. He takes off his small burlap bag, arranges it on the ground and carefully lays out his action objects: a CB radio transmitter, a Proxy Cup, and a portable guillotine. Only his small, frontal, red safelight illuminates the scene. He strides the room carrying his Eyeball with one hand only. He brings it to the front of each face to transmit a sensitive vision and a caring gaze. He chases away the Eye of Power (Michel Foucault), this surveillance and optical control organ. Then he takes from his pocket a small metallic drawing-board, and probes the assembly. He transmits his emotions onto the paper, as a live proof of production. Once his drawing is achieved, he catches the time capture by its belt, throws it brutally while gently taking the mirror out of it to slip it into his pocket. His guillotine whirrs. In less than three seconds, one knee on the floor, he cuts the photographic unit in two. In the audience, a woman takes photos with her mobile phone. He gets clo- ser to her, he wrests it from her hands and gently extends to her, in exchange, a Proxy Cup, a hand-made cup made in soil and fire. Its function is to connect Sorcery Scanner, nature and the viewer, thus creating cracks in the phenomena’s natural cycle, where magic can slide in. While he carves the mobile phone, the CB radio’s frequency jitter. Time is accelerating. He gathers the pieces of the Time Collector, destined for a collection. They will be recycled to build optical objects unable to capture time.
Sorcery Scanner disappears as if by magic.
The action will have lasted eighteen minutes.

Sorcery Scanner has now joined an independent universe, without recorded images, disposing a coded language and inhabited by his survival, perception and even memory tools. There, time is latent, favourable to slowness, making, and contemplation. This black anti-chamber is located between the visible and the invisible, expectation and action, reality and anticipation. This parallel world, both mysterious and magic, situated under the surface of our contemporary world, overexposed and transparent, is called Waiting Room.
Laura Morsch-Kihn, curator (translation Idiomatiques)

1 Eyeball is a tool which functions to permit the observation of our universe and to travel from place to place, from moment to moment, from one time to another.
2 Proxy Cup is a transpher of LifeForm into a functional vessel.

BIOGRAPHIES

JJ PEET
Currently lives and works on Earth

JJ PEET’s work takes form through a multitude of processes, utilizing drawing, video, ceramics,painting, sculp- ture, any available material in the construction of an ongoing narrative that marries PEET’s political investiga- tions and civil protests with the creation of art.
A keen awareness of medium-specific histories and implied hierarchies also play into PEET’s work, which serve to further comment on current affairs, class, and power. PEET’s work is unique in its ability to seamlessly construct a complex and highly conceptual body of work with equal mastery of craft, technical aptitude, and aesthetic sensitivity.

Recent solo exhibitions include University of California, Berkeley Art Museum & Pacific Film Archive, Berkeley, CA (2017), Anthony Meier Fine Arts, San Francisco, CA (2017), Rose Art Museum, Waltham, MA (2016), Arts Club of Chicago, Chicago, IL (2016), The Contemporary Austin, Austin, TX (2015), and On Stellar Rays, New York, NY (2015, 2012, 2010, 2009).

PEET’s work has been in publications such as Artforum, Bomb, Modern Painters and Purple. JJ PEET received his MFA from Yale University School of Art in 2006 and his BFA from the University of Minnesota in 1999. He teaches at Columbia University and the 92nd Street Y in New York City.
www.jjpeet.tv

 Laura Morsch-Kihn
Live in Arles, France. Works in Arles and Marseille, France

Laura Morsch-Kihn is an artist-editor and independent curator. The aesthetic of the margins, sub-cultures, work, interaction, precarity and contextual approaches form part of her fields of investigation.
After having worked on exhibitions and events for agnès b’s galerie du Jour (2007-14) she has led various artistic and curatorial projects around alternative publication: Le Nouvel Esprit de Vandalisme (2014-), Printing on Fire (co-founder, 2015-), Rebel Rebel Zine (2015-) and édition précaire (2016-). In 2015, she founded, with the Fonds Régional d’Art Contemporain Provence-Alpes-Côte d’Azur de Marseille, the fair Rebel Rebel: Fanzine Art and Culture. In 2017 she co-founded the non-profit artistic and cultural organization OVNI.
Her curatorial activities include the Publication Rebel Rebel research and creation residencies (Marseille, 2016-…) and Interagir avec la ville (Marseille, 2016-…), the project Copy Machine: Zone de Reprographie Temporaire (PLOT HR, ESADhAR, Rouen, 2017. The exhibitions of Pat McCarthy’s: Brick by Brick (FRAC PACA Marseille, 2016), Saeio: Phases (FRAC PACA Marseille, 2016, Field Effects (Rencontres d’Arles, 2015), Seine Saint-Denis Style (Cité des Arts de Montmartre, 2015) … and the programmes Air Pariétal (the Welcome to Caveland! Festival, 2016) and Le rire, le jeu, la dérision, le rock, la mort…ou l’esthétique adolescente (Musée d’art contemporain Les Abattoirs, 2015).
Laura Morsch-Kihn holds a Masters in Plastic Arts and in Theory and History of Art and Photography, at the University of Paris 8, where she studied with the theoretician Jean-Claude Moineau.
She is a member of C-E-A and the Unité de Recherche EDITH de l’ESADhR.
www.lauramorschkihn.wordpress.com

 

Catégorie: Galerie quatre

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