Semaine 21.24 (no. 481) | Par-delà le vernis | Fondation Bullukian, Lyon

Tandis que nos sociétés contemporaines témoignent d’une marche compulsive effrénée, de nombreux artistes nourris d’un profond désir de changement inscrivent leur engagement en un pas de côté. Tout en questionnant les possibilités plastiques de l’art contemporain, ces artistes nous révèlent désormais des mondes qui se bousculent, s’entrechoquent pour mieux se révéler à nos regards étonnés. Indubitablement inscrites dans l’Histoire de la céramique sous l’Empire ottoman, les créations artisanales de l’atelier de Gumri perpétuent un savoir-faire ancestral qui participe à la transmission de la culture arménienne développée par les potiers arméniens à partir du XVIe siècle à Kütahya et disparue de Turquie depuis le génocide de 1915. Les céramiques témoignent d’une pratique sophistiquée où la maîtrise du geste et la rigueur de la technique semblent être la règle. Pourtant, loin du raffinement des motifs décoratifs et de la fonction purement utilitaire de ces poteries, c’est une histoire de résistance et de survie qui se joue derrière l’ostensible ornementation. Ou comment continuer à préserver cet artisanat tout en le développant dans un pays en proie à de nombreux défis économiques, politiques et culturels. Adoptant une approche artistique subversive, libre et dégagée du conformisme, les œuvres des artistes Natacha Lesueur et Bachelot & Caron s’émancipent de nos représentations, ils questionnent de manière frontale l’ornementation dans l’utilisation de motifs comestibles tout en s’affranchissant des règles classiques, non sans ironie. De l’identité genrée et stéréotypée de Natacha Lesueur aux festins extravagants de Bachelot & Caron, ces artistes se jouent des symboles, malmènent nos attentes et nos perceptions, nous livrant des œuvres libres, surprenantes, voire provocatrices. 
Fanny Robin, directrice artistique et commissaire des expositions de la Fondation Bullukian

Semaine n°481, revue hebdomadaire pour l’art contemporain
Text. : Armelle Fémelat
Parution vendredi 24.05.2024
Édition papier, 17 x 24 cm, 32 pages, 10 €

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Semaine 20.24 (no. 480) | Daphne Corregan, Mood | Le Fil Rouge et UH5, Roubaix

Trois axes rhizomatiques structurés par l’idée du contenant sans contenu caractérisent le travail de Daphne Corregan : les images de pots (pichets, bols, cylindres…) ; les figures anthropomorphiques (têtes, mains, pieds, crânes…) ; et une multitude d’objets hétéroclites (nuages, architectures, maisons, élastiques, anneaux…). Les séries qu’elle crée sont souvent insufflées par des anecdotes, des sentiments ou des événements. Ainsi, son travail n’est pas uniquement un travail formel, il puise dans l’imaginaire et constitue un véritable alphabet de formes, de textures, d’éléments graphiques, enrichis au fil du cheminement de l’artiste. Son goût et sa curiosité pour les outils, les voyages, l’ethnologie, la lecture et les diverses pratiques artistiques élargissent son vocabulaire plastique. De l’éternel débat entre abstraction et figuration, Daphne Corregan s’est émancipée : elle laisse libre cours à la liberté du moment et au coup par coup, qui lui servent de moteur, et donnent une plus grande amplitude aux formes et à leurs expressions. André Debono, peintre, 2021

Semaine n°480, revue hebdomadaire pour l’art contemporain
Text. : Michel Le Gentil, Stéphanie Le Follic-Hadida
Parution vendredi 17.05.2024
Édition papier, 16 pages, 6 €

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