Gravir les sommets, revendiquer le ciel !
En venant en résidence cet hiver à la Maison forte de Hautetour, Pauline Delwaulle et Sébastien Cabour ont souhaité prolonger leurs recherches effectuées lors de l’ascension du mont Blanc en septembre 2018. Réalisée dans le cadre de l’Académie de la Marche lancée par le Magasin des horizons de Grenoble et en partenariat avec la Compagnie des guides de Saint-Gervais, cette ascension avait pour principal enjeu de rejouer celle historique et scientifique d’Horace-Bénédict de Saussure à la fin du 18e siècle. La mesure du bleu du ciel, si particulier à cette altitude, qui a donné naissance au cyanomètre de Saussure, est au cœur de leurs questionnements. À travers ce bleu, qu’ils revendiquent comme un étendard, c’est toute la question de l’histoire et des pratiques de l’alpinisme, des représentations de la montagne hier et aujourd’hui, et en particulier de ce sommet si célèbre, qu’ils soulèvent. Emma Legrand, commissaire de l’exposition
Semaine n°428, revue hebdomadaire pour l’art contemporain
Auteur : Pauline Delwaulle, Sébastien Cabour
Parution vendredi 15.03.2019
Édition papier, 16 pages, 4 €
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Descriptif
: 15 x 21 cm, 76 pages, broché.
Auteurs : Paul-Hervé Parsy, entretien Emma Dusong et Isabelle Bernard.
Parution en janvier 2019.
Isbn : 978-2-35864-114-2.
Prix public : 22€.
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Emma Dusong est une artiste qui travaille avec sa propre voix. Elle a choisi de créer une œuvre avec ce médium qu’elle considère comme « l’un des plus vivants et des plus vibratoires ». Elle est aussi très impliquée dans l’exposition de son œuvre vocale, c’est à dire sa mise en espace pour engager ce dialogue essentiel avec un lieu, une architecture environnante.
Dans la maison créée par Antti Lovag, les sens sont mis en éveil permanent. Il y a la vue où, passé l’étonnement de la découverte, l’absence d’angle droit crée une continuité et une fluidité visuelles qui suscitent une sensation très forte de liberté, un sentiment d’harmonie, une échappée sur l’imaginaire. Curieusement, l’ouïe est peu sollicitée. Il y a bien sûr les bruits de la nature, le vent, la pluie, le ressac ; les bruits étouffés du monde alentour et aussi, parfois, ceux de la maison, des craquements nocturnes provoqués par des phénomènes de dilatation due à la chaleur. Mais jusqu’alors, la maison restait discrète, voire muette.
Emma Dusong s’est lancé un véritable défi : faire chanter la maison. Son projet s’est élaboré dans une dynamique d’incarnation et de simplification. Elle a d’abord dû apprivoiser la maison, la vivre et la ressentir jusqu’à l’inscrire dans sa propre corporalité. Elle s’est aussi mise à son écoute, a testé son acoustique, ses résonances. Pour composer une mélodie et écrire des paroles, encore lui fallait-il capter sa personnalité, se rendre disponible pour percevoir ce que la maison pouvait lui dire pour trouver sa voix et son chant les plus justes. Isabelle Bernard
Déjà paru dans la même collection :
Paul Armand Gette [collection Maison Bernard, Fonds de dotation. N01]
Auteurs : Philippe Cyroulnik, Olivier Kaeppelin, Fabien Faure, Arnaud Vasseux, Sally Bonn, Emmanuel Latreille, François Durif.
Descriptif
: 22 x 30 cm, 160 pages, broché.
Langues : français, anglais.
Parution décembre 2018.
Isbn : 978-2-35864-110-4.
Prix public : 32€.
La succession des Cassables, sculptures éphémères réalisées par Arnaud Vasseux, contribue à dégager une position autant par rapport au champ élargi de la sculpture que par rapport au médium exposition. Cette monographie formule précisément l’évidence d’une relation singulière d’Arnaud Vasseux à l’exposition : chacune d’elle, abordée ici comme une étape, se caractérise par la présentation de ces Cassables construits à même le lieu. Au terme de l’exposition, ces sculptures doivent être détruites. Il en demeure sinon le souvenir, un ensemble de photographies, et parfois de textes qui constituent les archives de la pratique d’Arnaud Vasseux.
Les auteurs sollicités ont chacun choisi une ou deux œuvres observées et expérimentées à l’occasion d’une de ses étapes. Ils construisent une communauté de regards individualisés au contact de situations différentes, ce qui, parfois, n’exclue pas l’attention aux mêmes objets. Si les choses se construisent dans une relation au lieu et au contexte d’accueil,
c’est que l’atelier n’est plus seulement à entendre comme un lieu fixe ni comme le lieu privilégié où se réalisent les choses. L’atelier, dès lors, est à comprendre comme un lieu mobile, un lieu en déplacement, un lieu ouvert à d’autres lieux, à d’autres situations et à d’autres rencontres. Qu’en reste t-il une fois l’exposition achevée et comment ce qui reste est mis en partage ? Quels points de vue peuvent rendre compte d’une relation vécue et réflexive à l’expérience proposée par cette confrontation entre ce qui existe et ce qui est construit et ajouté ?
Photographies, documents, textes, notices et légendes se sont accumulés au fil d’une quinzaine d’étapes depuis 2011 (la précédente monographie est parue début 2011). Ces traces et prolongements des expositions, pour la majorité inédits, témoignent de ce qui a eu lieu. Leur articulation dégage ce qui est redéfini des enjeux du travail d’une étape à l’autre.
Publié avec le soutien de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Département des Bouches-du-Rhône, la Ville de Marseille, l’association Voyons Voir.
Auteur : Ann Hindry.
Descriptif
: 19,5 x 27 cm, 128 pages, broché.
Langues : français, anglais.
Parution novembre 2018.
Isbn : 978-2-35864-113-5.
Prix public : 28€.
L’œuvre d’Eva Evrard n’est pas facile d’accès. D’emblée, par la prédominance de sa blancheur, par la rigueur de sa forme, par ses architectures dépouillées, elle met à distance celui qui la regarde. Elle intime de faire silence, plutôt que d’exiger. Et si l’on accepte de se dénuder soi-même, si l’on accepte d’être aussi vulnérable et fragile que l’œuvre elle-même, alors elle révèle une profonde complexité, celle du corps – social, politique, amoureux – celle de l’absence de ce corps, de la pensée, de la vie ; celle aussi de la lutte de ce corps pour exister, envers et contre tout, de se dire, de ne pas disparaître.
Sous l’apparence sage et fragile du papier, sous l’écriture fine et les gestes précis, voilà donc ce qui se trame. Un conflit permanent, et pourtant presque invisible par son minimalisme ; une violence inouïe, et cependant presque inaudible, comme toutes ces bouches ouvertes, figées dans les murs, et dont pas un son, pas une parole, ne jaillit. Ce qui se joue, dans chaque œuvre, et par un jeu subtil de correspondances entre elles, c’est l’histoire contemporaine de notre monde, et des corps qui sont pris dans ses rouages ; c’est la menace existentielle d’une possible et totale disparition ; c’est de devenir traces, ossements fossilisés, monuments hermétiques d’une humanité perdue, reproduits à l’échelle.
Pour comprendre cette œuvre, son rapport au livre et sa polysémie formelle, il faut revenir en arrière, dans le creuset du 20e siècle où se dessinent, presque en miroir l’un de l’autre, deux grands courants artistiques, particulièrement dans les années 60 et 70 : d’une part, le développement de l’art conceptuel américain de John Barry à Lawrence Weiner, et sa fascination pour le mot imprimé, l’espace négatif ; et d’autre part le renouveau du courant Arts & Crafts qui, avec des artistes comme Louise Bourgeois, recycle des pratiques d’arts considérés à l’époque comme mineurs (tissage, céramique, etc.) pour développer un propos artistique.
Hadelin Feront
Publié avec le soutien de Frank Lloyd Wright Estate et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.