Sachant que l’époque des récits fondateurs, des manifestes, constructions théoriques, mythologies personnelles, tout ce qui avait pour objectif de soutenir de nouvelles définitions de l’art est depuis longtemps révolu, c’est par la façon dont un artiste aujourd’hui parvient à se forger une langue à partir de fragments de la légende ou de l’épopée des années 60-70 que l’art contemporain comme pratique a pu succéder à l’art contemporain comme moment historique. Dans la diversité et le caractère foisonnant de sa production, Marco Godinho incarne à la perfection l’idée qu’être artiste aujourd’hui consiste à définir des champs d’activité, à élaborer des logiques et des programmes qui obligent en retour à inventer des façons de faire. Les grands mots : temps, espace, travail, société… ne définissent pas des thèmes mais sont pris comme des matériaux, ceux auxquels chaque artiste doit se frotter et dont Godinho s’empare avec art, c’est-à-dire en ne détachant pas la pensée du faire. Aucun principe directeur, thématique ou formel, ne rattache ces vidéos où le regard s’abîme dans la contemplation d’objets usagés qui s’agitent indéfiniment à la surface de l’eau ou de bagages qui tournent sans !n, s’entrechoquant sur un tapis roulant et cette série de photos fondée sur un relevé systématique de la présence du signe de l’infini, en tout lieu. Quel rapport entre ces œuvres qui exposent un processus d’écriture, de dessin ou de mise en tension et ces autres qui reposent sur la simple observation ou sur le test ? Rien d’autre sans doute qu’une même façon de trouver à traduire son étonnement et de mettre à l’épreuve les codes et les représentations. Sans rien chercher à prouver, mais avec le désir et la volonté de voir apparaître soudain une réalité enfouie, ou quelque chose qui se révèle sans que l’on ait pu l’imaginer. [Patrick Javault, extrait]
Publié en coédition avec la Galerie Hervé Bize, Nancy, avec le partenariat et le soutien de 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine, Metz, avec le concours du Centre national des arts plastiques, ministère de la Culture et de la Communication (aide au premier catalogue) et les aides de Mudam Luxembourg, Centre d’art de la ville de Dudelange, Instituto Camões – Centre culturel Portugais au Luxembourg, École nationale supérieure d’art de Nancy, ministère de la Culture, Focuna au Luxembourg, Fonds Kirchberg, Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain.
Auteurs : Patrick Javault, Didier Damiani.
Descriptif : 17 x 24 cm, 96 pages, broché.
Langues : français, anglais.
Parution : janvier 2013.
Isbn 978-2-35864-043-5.
Prix public : 24€
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