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Anaïs Lelièvre, CINIS

Exposition : 10.07 – 3.10.2021
Galerie du Dourven, Trédrez-Locquémeau

Cinis, telles les cendres magmatiques stratifiées dans la pierre dessinée, telles les traces éteintes et survivantes d’un passé vivace et incandescent, telle la pulvérisation et la persévérance de l’existence humaine au regard d’échelles géologiques immenses…

Anaïs Lelièvre a découvert la pointe du Dourven en décembre dernier, et l’a habitée en pleine tempête. Au sommet d’un milieu tourmenté, la maison a fait rempart pour dessiner en creux un espace de protection, et désigner par cette image vive une ontologie de la demeure comme résistance, forte car fragile. Oscillant entre dehors et dedans, confrontation et repli, risque et insistance, l’artiste est partie de marches erratiques explorant la presqu’île et ses alentours pour en venir à creuser son passé géologique, archéologique et architectural. La géologue Odile Guérin lui a livré le récit de la formation du site, de la tectonique des plaques, et du magma devenant
lave ou granit, jusqu’à l’érosion qui fit disparaître l’immense montagne volcanique. A la pointe du Douven, il ne resterait de lave que la toiture de la petite maison de garde. Le maire de la commune lui a ouvert les portes de l’église de Locquémeau où d’anciennes pierres tombales composent le sol de lave. Et à la pointe de Séhar, à proximité du dit «Château» de schiste, un habitant lui a fait visiter son hangar bâti sur des laves faisant mur, à la lisière de l’effritement.
Au regard des strates volcaniques qui précédèrent l’intrusion du granit à la pointe du Dourven, l’artiste a prélevé une pierre de lave. Trouvé au niveau de l’ancien site archéologique recouvert à la pointe de Séhar, ce témoin de processus à grande échelle spatiale et temporelle permet de se projeter imaginairement dans le paysage passé du Dourven (autant que dans ses devenirs fantasmés si des volcans venaient à se reformer). Par son relief pointu, dessiné de face, ce roc extrait apparaît comme une figure insulaire, un fragment à l’image de son contexte : d’entre leurs strates, s’entrelacent le caillou et la montagne, le petit et le grand. Ce schiste de cendres magmatiques, composé et brisé, solide et érodé, contient en ses lignes résiduelles les restes d’une histoire très lointaine.

Le dessin, qui en retrace les flux, vient s’amplifier par multiplication et agrandissements croissants, pour submerger la galerie et ses visiteurs, au sein d’une installation pénétrable car pénétrante, entre flots sous-marins et falaise écumeuse, éruption volcanique et grotte mystérieuse, nuage de cendres et émergence d’une architectonique, au risque de sa disparition. Par cette stratification de temps et d’espaces, l’oeuvre est mise en scène d’une mise en cendre, distanciation d’une incandescence, dramatique et critique, catastrophe et existence.

Catégorie: Le mur dans le miroir

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