du 10.01 au 03.03.2013
galerie Everest Standard, Paris
« …C’est l’histoire de la moquette grise internationale recouvrant les couloirs des administrations (de Dublin à Budapest, de Stuttgart à Marseille), les salles d’attente des aéroports internationaux. À sa façon, la peinture abstraite s’est imposée comme une hyper-moquette-grise-internationale. Elle aussi, elle occupe des km2 de surfaces, au musée ainsi que chez mon dentiste ; présence dont le dévoiement décoratif est chose si répandue (c’est même devenu un jeu pour certains d’entre nous). Les tableaux réalisés ces deux dernières années turbinent comme des abstractions absolument anti-ironiques. On y croisera les fantômes de Soulages, Kline, Bill, Graubner, Pollock, Frize et de beaucoup d’autres encore. Des peintres sûrs d’euxmêmes, constants, terriblement effrontés dans leur manière de prendre possession de l’espace collectif. Des hommes sédentaires avec des peintures sédentaires reproduites sur les cartes postales et dans les gratuits disponibles au bar TGV – alors que l’époque sombre dans l’appauvrissement généralisé, la précarité des sujets et puis des formes. Surtout ne pas se raconter d’histoires : je suis locataire de ces tableaux et en tant que tel, délogeable à tout moment. »
« …Que ces tableaux soient plus ou moins monochromes, c’est une stratégie pour y inscrire ce qui me tient à coeur. Ils agissent comme autant d’écrans sur lesquels défilerait le générique de fin : des phrases syncopées, des néologismes, des vocables à l’orthographe douteuse. Le générique de fin ? la seule séquence qui persiste à défiler, alors qu’immanquablement les spectateurs vident la salle. »
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« … Et que faites-vous dans la vie ?
– Je relève des chutes. »
Stéphane Le Mercier
Entretiens avec la psychanalyste, Christine Anzieu,
in Vicissitudes, Germanic and Romance Studies, University of London
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