Cryptoportiques, Arles
du 11.03 au 31.03.2011
« Hélicrysum, Nature morte, corps lumineux », créée spécifiquement pour le site par l’artiste Anne-Marie Pécheur, est installée, à l’initiative de l’association « Asphodèle », dans les Cryptoportiques d’Arles.
Pour la découvrir, après avoir descendu l’escalier qui, partant du rez-de-chaussée de la Mairie, conduit à six mètres sous terre, il faut parcourir les trois galeries souterraines et, au milieu de la troisième, autrement dit juste avant les ruines d’un ancien temple au centre de l’aile nord, qui jouxte l’actuelle place du Forum, entrer à main gauche dans les vestiges des anciennes boutiques grecques et romaines. A cet endroit, on est libre d’imaginer ce que pouvait être jadis l’animation, les bruits, les sons et les couleurs liés aux activités commerciales d’une cité florissante. Anne-Marie Pêcheur n’a pas cherché à restituer cette animation éteinte mais, en procédant à de subtils découpages de lumière et en refusant la couleur au profit du noir et blanc, elle revêt d’une livrée mélancolique cette fleur immortelle qu’est l’Hélychrysum, soit en grec l’or du soleil, à laquelle elle confère une respiration cyclique et vitale, un souffle humide et silencieux, que seul trouble par moments le goutte à goutte d’une eau venue d’on ne sait faisant vibrer les reflets dans les flaque, tandis que la lumière et les ombres vont et viennent, s’enfuient et reviennent.
Cette installation « lumineuse » (qui doit tout à la lumière et à rien d’autre) s’accorde à son hiératique décor de pierre et, restituant une clarté de limbes à un endroit jadis vivace et bigarré, évoque de façon métaphorique le fil tendu entre les vivants et les morts. A la fin du mois de mars les lumières s’éteindront, le souffle visuel s’effacera et les formes de la belle immortelle s’en iront rejoindre leur port d’attache dans la nuit des temps.
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